Les citations sont issues de la version française de ces chapitres disponible sur le site de Philippe Girard.

Fractal space-time and microphysics, chapitre 1

une théorie qui nous permettrait de les déduire de principes fondamentaux (...) un tel principe fondamental sur lequel une théorie des lois d'échelle pourrait se fonder existe: il s'agit du principe de relativité lui-même.
En contradiction avec
Mais ici, `principe de relativité' doit être compris en un sens plus général que son application à telles ou telles lois particulières: il s'agit d'une méthode universelle de pensée

Une méthode de pensée n'est pas un principe fondamental. En effet, un principe fondamental est une idée particulière finie, tandis qu'une méthode de pensée peut s'exercer sur de nombreux concepts aux fondements très différents. Par exemple, ma philosophie politico-économique est une méthode de pensée et non un principe fondamental, même s'il y en a nombre d'applications pouvant s'exprimer de façon assez satisfaisante par des principes relativement simples (qui sont la seule chose qu'il soit possible de présenter en fait, puisqu'une méthode de pensée ne se définit pas). Mais à cause de sa dimension humaine, l'économie n'est pas la même chose que la physique. Ce qui fait la force de la physique, c'est justement qu'elle est réductible, à savoir qu'on peut la fonder sur des principes exacts particuliers (même si son fondement mathématique n'est pas clair comme pour l'intégrale fonctionnelle en TQC qui est bien malgré tout une formule exacte à développer).

les lois de la nature doivent s'appliquer à tous les systèmes de référence, quel que soit leur état


ce qui ne veut rien dire tant qu'on n'aura pas précisé de quelles lois il s'agit, si elles s'appliquent de la même manière ou de manière différente, etc. Il faudrait aussi définir ce qu'est un système de référence, et ce qu'est un état d'un système de référence. Avec la relativité restreinte c'était clair, la notion de référentiel galiléen était définie explicitement.
Apparemment, il prétend revenir ensuite d'une méthode de pensée générale à un principe particulier, à savoir le principe de relativité d'échelle. Mais invoquer l'intersection d'une méthode de pensée avec un sujet particulier ne saurait sérieusement tenir lieu de définition du fameux principe invoqué. Surtout pas si la méthode de pensée en question consiste à tout interpréter de travers et à réciter comme des perroquets des phrases toutes faites vidées de leur sens et n'ayant qu'une ressemblance sonore superficielle avec les principes, exprimés dans leur forme littéraire, sur lesquels les théories de la relativité restreinte et générale sont fondées.

(y compris la brisure de symétrie vers l'indépendance d'échelle)


Je croyais qu'une brisure de symétrie consistait à passer à une dépendance par rapport à quelque chose dont on ne dépendait pas avant...

Groupes de renormalisation: c'est un sujet hyperpointu de la physique moderne, dont le raisonnement est très difficile à suivre. Si c'est là-dedans qu'il fourre la vraie expression de son principe de relativité d'échelle, alors il n'y a clairement aucune chance que le grand public soit dans le coup...
Donc, ainsi réfugié dans des arguments très difficilement vérifiables, il a beau jeu de constater la quasi-absence de contradicteurs "sérieux". Pendant ce temps il est libre de continuer à raconter n'importe quoi au public...

il y a de toute façon transition de la dépendance d'échelle quantique à l'indépendance d'échelle classique au niveau de la longueur et du temps de deBroglie. Cette combinaison d'une symétrie (la relativité d'échelle lorentzienne) et de sa brisure spontanée conduit finalement à de nouvelles lois de dilatation, dans lesquelles apparait une échelle universelle, minimale, indépassable (vers les petites échelles),


Mais puisque, comme énoncé, vers les petites échelles la "brisure de symétrie" invoquée n'a pas eu lieu ??

Nous proposons que cette échelle explicite en fait la nature profonde de la constante cosmologique, précisément définie comme l'inverse du carré d'une longueur invariante,

Et pouquoi donc ??? La constante cosmologique est une notion bien définie en relativité générale, qui n'a pas besoin d'une autre "nature profonde". D'autre part, s'il y avait un rapport entre ces deux notions, il n'y aurait nul besoin de "proposer" d'y voir rapport, mais il faudrait expliciter ce rapport et le démontrer. Ah oui au fait évidemment j'oubliais, pour qu'un rapport entre deux notions puisse être démontré il faudrait d'abord que ces notions aient été clairement définies, autrement dit que leur nature ait été donnée. La constante cosmologique étant une notion bien définie, par élimination... au fait, laquelle des deux notions devait expliquer l'autre ?

Cela ne permet même pas d'éclairer "par symétrie" la signification que pourrait avoir à l'autre extrême cette longueur minimale qu'est la longueur de Planck.
Analyse du Chapitre 2

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Si la relativité et la physique théorique vous intéresse, une présentation rénovée se trouve ici: La relativité restreinte rendue intuitive - English version: Special relativity theory made intuitive