La relativité dans (vraiment) tous ses états
Critique du livre de Laurent Nottale, "La Relativité dans tous
ses Etats".
Remarque, avril 2007: à quels lecteurs ce livre
s'adresse-t-il ?
D'après ce
site : "à réserver aux personnes qui connaissent
déjà bien la physique".
l'auteur de cette appréciation qui reconnaît qu'il
"n'a pas suffisamment de
bagages et de connaissances en la matière pour juger totalement
de la validité des thèses de ce bouquin" m'explique :
"il est certain que celui qui n'a
aucune connaissance en physique ne pourra pas en faire grand chose
(sauf caler un meuble). Je ne vois donc pas en quoi il est "curieux"
que j'indique ce livre plutôt à ceux qui connaissent la
physique ?"
Pourtant, ce livre est officieusement mais lourdement
déconseillé par les partisans de la relativité
d'échelle à ceux qui connaissent bien la physique: en
réponse à ma première critique ci-dessous que
j'avais initialement formulée à ce livre avant de me
pencher effectivement sur les autres documents de Nottale pour leur
adresser ces développements
plus substanciels de ma critique , l'un m'avait écrit
(20 mai 2003):
"Et puis, ce qui me décois le
plus dans ton texte de critique, c'est d'apprendre que tu
t'intéresses tant à la relativité en ayant une
formation mathématique et physique et que tu n'aies même
pas lu le livre technique de Nottale.
Franchement, ca ne fait pas sérieux !
Travaille maintenant le contenu scientifique !
Tu n'es pas l'homme de la rue ! Et puis si la vulgarisation
t'énerve, fais comme moi, ne lis jamais de travaux de
vulgarisation !"
un autre (8 juin 2003)
"Avez-vous lu Fractal Space-Time &
Scale Relativity ? La théorie a quelque peu évolué
depuis mais c'est
l'ouvrage technique qu'il faut connaître avant de commencer
à s'exciter
sur la vulgarisation de La Relativité dans tous ses
états."
Voici ce que j'avais
rédigé en premier à son
sujet,
quand j'avais seulement lu ce livre grand public avant d'avoir
examiné
ses textes techniques
Je vais ici avoir l'audace de me risquer à un sacrilège
vis-à-vis des médias et autres chargés de
vulgarisation auprès du grand public : mettre publiquement en
doute l'attitude de Laurent Nottale vis-à-vis du public.
Je ne crois vraiment pas qu'il soit, comme on le laisse entendre, le
génie du sciècle hyperdévoué qui a
résolu tous les problèmes de la physique, et je vais vous
expliquer pourquoi. Expliquer cela n'est pas une chose facile, car pour
pouvoir
argumenter de quelque chose, il faut que la discussion ait un objet.
Et tout le problème, c'est qu'il est bien difficile de trouver
un objet à contester. car quand on en cherche, on ne rencontre
que
du vide.
Je lui ai écrit un ou deux mails, il ne m'a
jamais répondu. L'attitude que je lui prête ici n'est que
le
bilan de l'état d'esprit (que j'extrapole un peu)
rencontré
auprès de son défenseur qui a bien voulu correspondre
avec
moi, Philippefr (auteur de ifrance.com/fractalspace, site pourri
de bandeaux et fenêtres publicitaires qui, à
l'époque de la rédaction de la présente page,
s'ouvraient au rythme d'une
dizaine par seconde).
On se croirait en pleine série de X-Files: chaque
évènement peut s'interpréter de plusieurs
manières suivant le point de vue adopté, au point de se
demander si oui ou non ce sont vraiment les superpuissances
spirituelles de l'invisible, maléfiques ou non, qui tirent les
ficelles de l'histoire. Ce faisant, on nage en pleine théorie de
la relativité, d'une certaine manière. Je dirais
même plus, en pleine théorie de la relativité
d'échelle. Mais pas forcément celle à laquelle on
s'attendrait au premier abord. Je veux parler bien sûr de la
théorie
de la relativité d'échelle des connaissances.
J'ai abordé cette affaire par la lecture de son livre grand
public, "La relativité dans tous ses états".
Qu'ai-je trouvé dans ce livre, que je puisse lui reprocher ? Eh
bien rien, justement, et c'est ça le problème. Dans ce
livre il n'y a absolument rien. Seulement un certain diaporama des
connaissances scientifiques de notre époque, de la
théorie à l'observation et de la physique des particules
à l'astronomie. Si seulement il présentait quelque chose
de ses idées révolutionnaires dont il affirme
l'existence, on pourrait discuter de savoir si elles sont
fondées ou pas, mais il ne le fait pas. Il se contente d'y
répéter par-ci, par-là, l'affirmation qu'il y
aurait un "principe de relativité d'échelle"
généralisant le principe de relativité qui est
à la base des théories de la relativité restreinte
et générale, et que de ce principe découlerait un
effet d'échelle limite analogue à la notion de vitesse de
la lumière comme vitesse limite en relativité restreinte.
C'est donc sur l'existence d'un principe de relativité
d'échelle que repose la raison d'être de ce livre.
Question 1
Le principe de relativité d'échelle, dont ce livre
affirme l'existence, se trouve-t-il énoncé dans ce livre ?
Réponse
La réponse à cette question dépend du
référentiel d'échelle des connaissances dans
lequel on se trouve. Ces deux référentiels seront
notés GP pour "grand public"
et S pour "scientifique".
Quelqu'un qui ne connaît pas grand-chose de la physique
mathématique aura certainement l'impression d'y avoir lu
l'énoncé du principe de relativité
d'échelle. Par contre, relativement à S, soit il ne s'y
trouve aucune trace de son énoncé, soit cet
énoncé est complètement et trivialement faux. En
effet, dire que les lois de la physique sont les mêmes à
toutes les échelles impliquerait en toute rigueur que les
constantes fondamentales de la physique soient préservées
par homothétie. Ceci devrait inclure l'existence de
molécules d'eau de trois mètres de large, et
d'étoiles de taille réduites de la même
manière.
Puisqu'il n'y en a pas, c'est que les différentes
échelles ne sont pas semblables. Alors, reste-t-il quelque chose
à défendre ? Y a-t-il un rapport entre les lois de la
physique de différentes échelles ? Bien sûr, les
lois de la physique n'ont pas
besoin du choix d'une unité de longueur pour s'exprimer. Elles
s'expriment donc à toutes les
échelles. Aussi, tout le monde sait depuis longtemps que le
monde
physique comporte des détails de structures à
différentes
échelles, et est donc en quelque sorte "fractal" en ce sens.
La différence bien entendu c'est que par rapport à
différentes échelles les constantes fondamentales de la
physique apparaissent différentes. Le monde physique
présente des structures à diverses échelles, mais
ces structures
ne sont pas semblables d'une échelle à l'autre.
En physique des particules, les mécanismes présentent
aussi des structures à des échelles aussi petites qu'on
veut, autrement dit les "vrais" diagrammes de Feynman importants ne
sont pas ceux qui n'ont qu'un nombre fini de sommets et d'arêtes,
mais ce sont des diagrammes fractals. Voir les autres parties du
présent site pour de plus amples commentaires sur ce point.
Ainsi, la réponse dépend du point de vue. Celui qui n'est
pas au courant de la physique croira avoir lu un énoncé
du principe de relativité d'échelle qui est
cohérent (eh bien oui, parce que c'est la même chose avec
le principe de relativité restreinte: il énonce que tout
est pareil dans tous les référentiels galiléens,
mais bien sûr c'est un truc mystique à
encadrer sans rien comprendre et à ne surtout pas prendre au mot
puisqu'en même temps le temps ne s'écoule pas normalement
et les longueurs sont déformées dans les objets qui se
déplacent
très vite, et que la vitesse des objets est limitée,
alors...).
Par contre celui qui est au courant sait bien qu'il n'y a pas
énoncé dans ce livre un principe de relativité
d'échelle qui
tienne debout. Mais il n'a pas le droit de s'en plaindre.
En effet, tout en maintenant le flou artistique envers du grand public,
il est tout bonnement impensable de recevoir une telle critique de la
part de personnes avisées. Par tous les dieux, il est innocent
de toutes ces méprises ! La preuve, c'est qu'il a agit dans un
esprit de
dévotion absolue envers l'humanité. Une telle
dévotion
ne saurait pas tolérer l'ombre d'un doute.
Car, devant une personne avisée donc, *bien évidemment*
il n'a jamais été question de dire que ce principe de
relativité d'échelle devait se trouver
énoncé dans ce livre. Et même, que le
malhonnête c'est ce détracteur qui
prétend juger la thèse de Laurent Nottale d'après
ce livre
où elle ne se trouve pas, et qui refuse d'aller la chercher
là où elle se trouve, à savoir non pas dans ce
livre
mais dans son autre livre, "Fractal Space-time and microphysics".
(Je n'avais pas lu cet autre livre à l'époque de la
rédaction de cette page, mais ensuite j'ai pu analyser les 2
premiers chapitres, qui suffisent largement pour s'en faire une
idée). Mais on peut déjà noter une critique de
vice de forme (puisque de toute manière, Laurent Nottale a l'ard
de rendre quasi introuvable toute matière à discuter sur
le fond - malgré cela j'en ai finalement largement trouvé,
dois-je le rappeler).
Une de ses fautes est ainsi de n'avoir pas déclaré
publiquement cette évidence, que son livre grand public
est parfaitement vide de sens en ce qui concerne sa théorie au
niveau des connaissances sérieuses. Car comment ce public
pourrait-il le deviner s'il ne lui dit pas ? En effet le
problème est celui-ci: dans le milieu social ordinaire, les gens
qui s'intéressent vraiment à la science sont très
rares. Donc, toute éventualité qu'on y laisse planer,
même des plus stupides aux yeux de celui qui est au courant,
passera pour des vérités incontestées pour la
masse des gens qui ne sont pas au courant et qui se sont pas
penchés sur la question. Ils ont seulement vaguement entendu
parler
d'une relativité d'échelle quelque part, et n'en savent
pas plus parce que personne d'autre de leur entourage ne vient les
contredire.
Tout cela n'aurait que peu de conséquence s'il n'y avait
aussi, perdu dans le public, une minorité de gens isolés
qui voudraient, eux, s'intéresser vraiment à la science
et ne sont pas à ce moment-là en relation avec la
communauté
scientifique, qu'ils aient ou non l'ambition de rejoindre cette
communauté.
Et donc, comme ils entendent vaguement dire que Laurent Nottale serait
un grand scientifique auteur d'une nouvelle théorie, une
nouvelle approche de la science, ce sont eux qui décideront de
s'y
intéresser de plus près, et pour cela, achèteront
et liront son livre "La relativité dans tous ses états".
Patatras! Ils perdent leur temps et leur argent. Ce sont eux qui
achètent ce livre, mais ce n'est pas ce livre qu'ils devraient
acheter. Ils l'achètent dans le désir d'apprendre, et ils
n'y apprennent rien. Ou plutôt, ce qu'ils apprennent ou
connaissent déjà avant de le lire, à savoir ce
panorama des sciences modernes, n'a rien à voir avec la raison
d'être officielle de ce livre, qui est l'annonce d'une nouvelle
théorie. Car puisque cette partie concernant sa nouvelle
théorie ne contient pas de vraie physique, ce n'est pas aux gens
ayant un
sérieux désir d'apprendre qu'il s'adresse, mais seulement
à
un bas public. Et puisque ce livre ne contient pas
l'énoncé
du principe de relativité d'échelle et qu'il ne peut le
contenir puisqu'il s'adresse à un bas public justement, ce n'est
pas à ceux qui s'intéressent à ce principe et
à cette nouvelle théorie qu'il s'adresse, mais au grand
public qui cherche seulement un vague panorama des sciences actuelles.
Ainsi donc, pourquoi diable devrait-il y avoir la moindre
coïncidence entre ce but véritablement défendable de
la publication de ce livre (la distribution d'un vernis de la science
moderne en vigueur au grand public) et l'annonce d'une nouvelle
théorie très hypothétique et à laquelle ce
public n'a de toute façon aucune chance de comprendre le
traître mot ? La seule correspondance qu'on peut y voir est celle
du slogan publicitaire: il fait chic pour ce public de se dire qu'il
lit un livre écrit par un grand découvreur. Et
réellement, une telle impression a le pouvoir de faire vendre.
Faire vendre au public qui n'aura de toute façon jamais la
moindre idée de ce qu'est une découverte ni ne dispose
d'aucun moyen de recul critique par rapport à ce qui y est
écrit, et par l'intermédiaire de ce public qui n'y verra
que du feu, faire vendre également aux quelques personnes
vraiment intéressées parla science perdues parmi eux, et
qui n'y apprendront rien non
plus et se rendront compte aussitôt après qu'ils se sont
faits avoir.
Bref, si vous vous intéressez à l'état de la
science moderne, certes il est possible de s'en informer plus ou moins
dedans, mais avec des risques d'inexactitudes et de déformations
sur la base desquels il essaie de justifier l'intérêt de
sa nouvelle "théorie", mais il vaut mieux à mon avis
trouver pour cela un autre livre mieux adapté.
Question 2
Le principe de relativité d'échelle comme principe
fondateur à la théorie de la relativité
d'échelle
est-il analogue aux principes de relativité restreinte et
générale comme principes fondateurs des théories
connues du même
nom ?
Réponse
Là encore, la réponse dépend du
référentiel d'échelle des connaissances dans
lequel on se place.
Je dirais même plus : il y a trois référentiels
d'échelle des connaissances à considérer, ou
plutôt deux et demie, l'existence du troisième
référentiel étant elle-même relative.
Relativement à GP, qui lit le livre "La relativité dans
tous ses états" et qui croit simplement ce qui y est
écrit, il se trouve donc qu'il y a un tel parallèle
complet de ces principes de relativité jusque dans leur
formulation d'après la constation qu'il a lu là
l'énoncé de ce principe, et que ces énoncés
se ressemblent, affirmation et constatation qu'il n'a aucun moyen de
mettre en doute. Et finalement, à défaut de
l'énoncé exact du principe, ce parallèle est la
seule chose qu'il aurait apprise en lisant ce livre, qui aille
au-delà du simple panorama des sciences en vigueur.
Relativement à S par contre, jugeant de la question à la
lecture du même livre:
Ceux donc qui connaissent les théories de la relativité
établies, et leur rapport avec leur principes du même nom.
Que savent-ils à ce sujet ?
Que ces principes sont simples. Qu'il n'est nul besoin de la
théorie pour comprendre le principe, lequel peut être
énoncé au public quasiment avec les mots de la vie de
tous les jours. Que le
principe figure même au début du cours de la
théorie,
et sert d'axiome fondamental pour développer cette
théorie.
Qu'il y a un long chemin à faire pour passer du principe
à
la théorie, qui nécessite de changer de point de vue et
d'abandonner le langage et la forme d'imagination à l'aide
desquels
le principe a été formulé au départ, ce
travail
difficile et mathématique n'étant pas à la
portée
de monsieur tout le monde. MAIS qu'en toute rigueur le principe tel
qu'il était énoncé au départ avait
bien une signification précise et sans ambiguité, et que
même si le public n'est pas en mesure de comprendre comment il
est
cohérent, il ne peut pas non plus en montrer
d'incohérence, et il a de toute manière appris quelque
chose de vrai qui coïncide avec ce qu'il a l'impression d'avoir
appris, et ce quelque chose détermine en toute rigueur la
théorie de manière unique (il existe
une et une seule théorie dans laquelle, à une traduction
près, ce principe est vrai), en sorte qu'il suffirait en
principe
à quelqu'un d'assez intelligent de lire le principe et de
l'extrapoler pour reconstituer
la théorie sans risque de se tromper.
Donc, dans ces conditions, le principe de relativité
d'échelle est-il analogue aux autres ?
Relativement à S, donc:
Théorème. Si Laurent Nottale est un homme
consciencieux alors il n'y a pas de parallèle entre le principe
de relativité d'échelle et les autres principes de
relativité.
Démonstration.
Par l'absurde, supposons qu'il y ait un tel parallèle. Il
existerait donc un énoncé rigoureusement vrai du principe
de relativité d'échelle qui soit énonçable
simplement et compréhensible par tous, par le grand public comme
par tous les physiciens, et qu'il suffirait d'en développer les
conséquences avec intelligence pour en extraire toute la
théorie.
Supposant alors que Laurent Nottale soit un homme consciencieux, il en
découle qu'il eût été de son devoir
d'énoncer
le Principe de relativité d'échelle dans son livre grand
public sur ce sujet. Or, ceci contredit précisément la
réponse à la question 1 relativement au même
référentiel d'échelle des connaissances. CQFD.
Corollaire. Laurent Nottale ne peut pas être à la fois
un homme consciencieux, honnête et ayant la tête sur
les épaules.
En effet, supposant que Laurent Nottale ait la tête sur les
épaules, il devrait être conscient de la réponse
à la question 2 relativement aux référentiels GP
et S. Il devrait
aussi savoir s'il est lui-même consciencieux ou pas. Supposant
alors
qu'il soit consciencieux, il devrait voir la contradiction entre la
réponse à la question 2 relativement à ces deux
référentiels. Et comme la réponse à la
question 2 par rapport à
GP est la seule valeur ajoutée de son livre envers le grand
public
par rapport à un livre qui serait écrit par n'importe qui
d'autre, donc, maintenir la possibilité d'une telle
réponse
est une attitude commerciale malhonnête. CQFD.
Alors, ça y est, l'ai-je enfin coincé ? Eh bien non,
comme je disais, il est impossible de le coincer car il y a toujours
une porte de sortie, que voici:
Troisième référentiel
Cette porte de sortie est constituée d'un hypothétique
troisième référentiel d'échelle des
connaissances noté LNH, sigle de "Laurent Nottale
Honnête", qui a en fait la propriété de n'exister
vraiment que relativement à lui-même. Il n'aurait pas trop
de mal à exister relativement à GP; relativement à
lui-même, il a vocation à exister relativement à S,
mais en pratique sa probabilité d'existence relativement
à S demeure faible.
Pour la commodité de l'énoncé,
décomposons-le en deux sous-référentiels LNHD et
LNHE, correspondant respectivement à "débutant" et
"expert".
Dans cet hypothétique référentiel LNH, on aurait
ceci:
Le rôle du Principe de relativité d'échelle
relativement au couple (LNHD, LNHE) est parallèle au rôle
des Principes de relativité restreinte et générale
relativement au couple (GP,S).
Ce qui, à un simple changement de référentiel
d'échelle des connaissances près, donnerait raison
à GP contre S quant à la réponse à la
question 2.
Finalement, on peut difficilement rêver d'une attitude plus
démocrate que celle-là. Bravo, je m'incline.
Exemple d'erreur dans ce livre
Désolé pour lui, mais
Christian Magnan croyant pouvoir s'appuyer sur "La relativité
dans
tous ses états" comme une référence fiable, a
énoncé dans son site
(www.dstu.univ-montp2.fr/GRAAL/perso/magnan/an2000.html) la
chose suivante :
"En l'an 2000, nous savons donc où s'arrête le
domaine d'application de notre physique (...) Ce qui est en cause est
le mariage des
deux théories sur lesquelles se fonde notre science, la
mécanique quantique
et la relativité générale. Cette union n'est pas
féconde et conduit au contraire
à l'incohérence. D'ailleurs cette incohérence se
trouve en germe dans les
fondements même de la mécanique quantique, comme l'a
souligné Laurent Nottale dans son livre La relativité
dans tous ses états (Hachette, 1998), car l'équation
de Schrödinger (équation
de base de cette mécanique) utilise un espace-temps plat,
c'est-à-dire un espace-temps absolu comme celui de
Newton, dénué de matière et donc de courbure et
qui de ce
fait se présente d'emblée comme la négation
même de la théorie de la gravitation.
Si cette gravitation est rejetée dès
l'établissement des bases, il ne faut
pas s'étonner qu'elle apparaisse inconciliable avec la
théorie à un stade
ou un autre du raisonnement. "
Cette proposition est complètement fausse, puisque la
mécanique
quantique moderne, celle qui est utilisée en physique des
particules
et nommée théorie quantique des champs, n'a nul besoin de
s'appuyer
sur un espace-temps plat et s'exprime aussi bien en espace-temps courbe
ou topologique,
voir notamment toute la branche des théories quantiques de
champs
topologiques ayant pour but de définir des invariants
topologiques
(ou différentiables) de variétés, donc, d'espaces
courbes,
comme par exemple la théorie de Chern-Simons applicable aux
variétés
de dimension 3 et sur un aspect de laquelle (aspect restreint à
l'espace
plat mais bon) porte le sujet de ma thèse.
Quant à l'étude
quantique du champ de gravitation, elle démarre aussi bien,
puisque
la quantification d'un champ part de son expression variationnelle et
qu'en
l'occurence le champ de gravitation admet une telle expression. La
courbure
de l'espace-temps apparaît alors comme un champ soumis comme les
autres
à l'indétermination quantique issue du fait qu'elle se
construit
à partir du champ métrique qu'on peut faire varier
quantiquement
sur une variété topologique ou différentiable
considérée
comme absolue, fixe. C'est seulement dans la suite de son analyse que
finalement
on constate qu'on ne "retombe sur ses pieds" qu'à condition que
l'espace
soit de dimension 10 ou 26 (ne me demandez pas les détails,
c'est
juste ce que j'ai entendu dire de gens qui ont étudié
cela
de près).
Dernière remarque.
La plupart des gens bien informés vraiment
intéressés par la science et les nouvelles
théories, qui ont acheté son livre grand public sont
inévitablement condamnées à constater que
c'était un mauvais choix, regretter leur décision et
constater qu'ils se sont fait avoir. Il est alors trop tard pour se
faire rembourser le prix qu'ils l'ont payé et le temps qu'ils
ont
perdu à le lire. Ce faisant, ils se repentent à juste
titre
pour une chose dont ils ne sont pas responsables, et qui n'est
même
pas une bêtise de leur part puisqu'en toute objectivité,
étant données les informations diffusées autour
d'eux, ils ne
pouvaient pas deviner que ce serait une erreur.
Donc, une erreur pas si grave que cela pour chacun, mais si on la
multiplie par le nombre de ses milliers de victimes cela doit faire un
énorme désastre.
Ce désastre a un seul responsable: Laurent Nottale.
Ce qui est grave, c'est qu'il refuse totalement de reconnaître
son erreur et de porter la moindre parcelle de tous ces regrets dont
il est responsable.
Il continue à toucher tranquillement ses droits d'auteur.
Où est l'honnêteté et la dévotion
là-dedans
?
(Encore une erreur, purement fortuite évidemment: à
l'époque où j'avais pris contact avec Philippefr,
c'était
pour lui signaler que ce qu'il publiait dans son site en guise de table
des matières de "La Relativité dans tous ses
états"
n'avait rien à voir avec sa vraie table des matières. Il
m'a répondu que c'était la table des matières du
livre
"Fractal space-time and microphysics" en version française et
qu'il
allait faire la correction. Combien de gaspillages cela a-t-il
provoqué
?)
Retour : critique de
la relativité d'échelle de Laurent Nottale
Analyse de
"Fractal space-time and microphysics" chapitre 1
Si la relativité et la physique théorique vous
intéresse, une présentation rénovée se
trouve ici: La
relativité restreinte rendue intuitive